Le Sénégal aux JO : Répondre aux bonnes questions

mercredi 14 août 2024 • 779 lectures • 1 commentaires

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Le Sénégal aux JO : Répondre aux bonnes questions

Les JO se suivent et se ressemblent pour le sport sénégalais. Même s'il faut reconnaître que certains athlètes ont essayé ils ont quand même été limités par rapport aux meilleurs.

Hormis la parenthèse enchantée de Séoul 1988 avec la médaille d'argent d'Amadou Dia Ba sur 400 m haies, c'est le sort peu enviable du bilan sénégalais de revenir sans gloire à la maison.


On pourrait même brièvement résumer les seize participations depuis 1964 aux faits marquants suivants : la deuxième place de Ba sur 400 haies en 1988 et quatre ans plus tôt sa finale sur la même épreuve à Los Angeles. À cela, il faut ajouter les deux finales de triple de saut de Mansour Dia (1968 et 1972), celle de son compagnon Amadou Gakou sur 400 m (1968), de Mamadou Diallo Rasta (triple saut) en 1984 à Los Angeles, du relais en finale 4X400 masculin d'Atlanta (1996) et de Ndiss Kaba Badji (longueur) en 2008 à Pékin. Gakou et ses cadets ayant terminé au pied du podium. La participation sénégalaise s'est surtout illustrée dans la première discipline olympique. Pour le reste, on retient plus la participation que la compétition. 


Comment faire pour se rapprocher des meilleurs ? Qu'est-ce que nous n'avons pas et que ceux qui gagnent ont ? On pourrait dresser un inventaire immuable depuis des générations.


Certes, le Sénégal est un petit pays de sport au niveau mondial. Mais la question de l'intérêt du Sénégalais pour le sport ne se pose pas. Seules la culture pour l'activité est velléitaire et la volonté politique peu manifeste. Moins d'un pour cent dans le budget de l'État pour le sport.


La culture de pratiquer le sport dès le bas âge est négligeable et les investissements en termes de temps, de moyens et d'infrastructures de base ne sont pas présents, en dépit du courage de formateurs «aux mains nues».


Le sport n'est pas une donnée obligatoire dans les lieux de socialisation, à commencer par l'école.
Malgré une pratique de la lutte traditionnelle partout dans le pays avec ses variantes, nos sportifs n'ont pas su s'adapter à la lutte libre et à la lutte olympique au contraire des pays asiatiques de l’ex-Union soviétique et de la Turquie qui ont réussi cela et règnent sur la discipline aux JO.


Le penchant des Sénégalais pour les sports de combat (judo, taekwondo) n'a pas eu l'effet escompté sur le niveau de ces disciplines sur le continent d'abord. Puisque pour prétendre au plus haut niveau, il faut dominer en Afrique et se montrer dans les tournois de rang mondial. On pourrait continuer la liste de ce qui manque et qui explique en partie le comportement de l'élite sportive dans les grandes compétitions.


Il faut se poser les bonnes questions à l'heure du bilan. La première est, est-ce qu'il ne faut pas changer ? Évidemment, on ne peut pas et on ne doit pas reconduire pas une politique si tant est, elle en est une et qui ne rapporte pas grand-chose. C'est aux hommes et femmes chargés de la politique sportive d'impulser ce tournant. Assez de tourner en rond et de participer pour participer.


Le sport sénégalais se doit d'être plus ambitieux. Cela suppose de prendre des mesures audacieuses et de se fixer des objectifs dès maintenant et de dégager les moyens d'accompagnement de l'élite qui doit représenter le Sénégal au plus haut niveau dans les prochaines années. Les nouvelles autorités qui prônent une rupture avec tout ce qui ne profite pas au Sénégalais, doivent engager des réformes hardies dans la gouvernance du sport.


La participation des sportifs aux compétitions est un chantier qui mérite que l'on s'y penche sérieusement dans le cadre d'Assises que réclament tous ceux qui tiennent à une saine pratique d'un sport dynamique et compétitif.


Mamadou KOUMÉ

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Publié par

Hubert Mbengue

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