Chrono : Épouvantails

samedi 28 mai 2022 • 5258 lectures • 1 commentaires

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Chrono : Épouvantails

Plusieurs observateurs sénégalais ont eu une moue dubitative à la lecture du tableau du tirage des éliminatoires de la Zone UFOA pour le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) que l’Algérie va abriter en 2023.

Pour cause, sur la route de la sélection nationale locale du Sénégal se dresse, tel un épouvantail, celle de la Guinée. En effet, s’ils passent l’écueil libérien en préliminaires, les Lions locaux se coltineront le Syli national qui est devenu, au fil des années, un vrai souci pour eux. Lors des dernières éditions du CHAN, le Sénégal a systématiquement été écarté en éliminatoires par la Guinée avec un intermède… mauritanien. En clair, depuis les deux premières éditions en 2009 en Côte d’Ivoire et en 2011 au Soudan avec le regretté Joseph Koto sur le banc, le Sénégal n’est jamais parvenu à décrocher le sésame pour la CAN des sélections nationales locales.


À un «militant du foot local» qui, dans un groupe whatsApp, s’étonnait que le sélectionneur n’ait pas fait un clin d’œil aux joueurs du cru en en appelant un ou deux pour les matchs contre le Bénin et le Rwanda comptant pour les 1ère et 2ème journées des éliminatoires de la CAN 2023, nous répondions, amusé, que ses joueurs ont un challenge suffisamment alléchant : renouer le Sénégal du foot local avec le gotha du ballon rond continental en lui offrant une troisième participation au CHAN. Parce que la réalité est que l’équipe nationale A est bien l’arbre qui cache la forêt d’un football sénégalais peu performant au plan local. Par ses clubs, depuis bien longtemps mais avec la sélection nationale maintenant. Que la Guinée, la Mauritanie et le Mali soient dispensés de préliminaires là où le Sénégal doit batailler avec le Liberia est assez révélateur. Surtout que les Lions locaux ont pendant longtemps été la terreur sous-régionale notamment lors du défunt Tournoi Amilcar Cabral.


L’explication souvent servie est que la sélection nationale locale n’est que l’émanation de clubs sénégalais qui peinent à exister sur la scène africaine. Alors qu’en Guinée par exemple, le Horoya AC est une vraie locomotive pour le football local. Pourtant, un regain d’intérêt du public pour les joutes nationales est noté depuis quelque temps avec l’émergence de clubs de type nouveau à l’instar de Teungueth FC. La formation rufisquoise qui, en 2020, a réussi le tour de force d’écarter un cador continental, le club marocain Raja de Casablanca, pour ramener le Sénégal du foot en phase de poules de la Ligue des champions 16 longues années après la Jeanne d’Arc de feu le président Oumar Seck. Un exploit semblable à celui réalisé par un autre club rufisquois, en Coupe du Sénégal, aux dépens de… Teungueth FC. Club amateur de National 1, AJEL apparaît en épouvantail à Rufisque pour avoir fait place nette dans le Département éponyme. Avant TFC en quart de finale, les joueurs de Tabane Dieng avaient sorti Génération Foot, académie basée à Déni Birame Ndao, à quelques encablures de Rufisque-ville. En demi-finale, AJEL revêtira encore les habits de David contre un autre Goliath, le Casa Sports de Ziguinchor.


Qui sera David et qui sera Goliath en finale de la plus courue des compétitions continentales de clubs, ce samedi à Paris ? Entre Liverpool et ses 6 trophées dans cette C1 et le Real Madrid fort de 13 victoires en finale, la réponse coule de source. Les Merengue sont véritablement l’épouvantail européen. «Tous les clubs ont peur du Real mais le Real a peur du Barça», a éructé, taquin, l’ancien attaquant français Thierry Henry qui a porté les couleurs blaugranas. En tant quoi, ce samedi soir, pour espérer prendre leur revanche de la finale de 2018, les Reds ne devront pas avoir peur des Merengue.


HM

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Publié par

Hubert Mbengue

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