Dr Abdoulaye Bousso sur la situation du COVID-19 : "Il y'a beaucoup de questions sans réponses"

samedi 17 octobre 2020 • 2300 lectures • 1 commentaires

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Dr Abdoulaye Bousso sur la situation du COVID-19 :

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Directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), Dr Abdoulaye Bousso fait un état des lieux de la pandémie du Covid-19 au Sénégal. Même s’il admet que la situation est stable, il signale toutefois que l’épidémie n’est pas terminée et appelle au respect des mesures barrières.

On a noté une baisse drastique des cas de Covid-19 ces derniers jours, quel est l’état des lieux de la maladie au Sénégal aujourd’hui ?

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Effectivement, nous l’avons constaté, la dynamique de baisse des cas se maintient. Depuis la 33e semaine, nous avons une baisse continue des cas semaine après semaine. Nous nous en félicitons, mais nous continuons cependant à garder la vigilance et à maintenir le dispositif pour pouvoir arriver à mettre complètement fin à l’épidémie dans le pays.

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On a aussi remarqué une baisse des cas graves et des décès également, peut-on dire que le pays a atteint une immunité collective ?


En fait, les choses vont ensemble. A un moment, on disait que plus on a de cas, plus il y a le risque d’avoir des cas graves. Plus les cas graves augmentent, plus les personnes vulnérables sont touchées et plus il y a de décès. Aujourd’hui, on est dans le sens inverse, mais on garde la même logique. Moins on a de cas, moins il y a de cas graves et moins il y a de décès. Donc c’est une chose tout à fait normale, ce n’est pas vraiment exceptionnel. C’est plus lié à l’impact de la maladie actuellement.


Il n’y a pas eu du nouveau dans le protocole sanitaire utilisé ?


Pour le moment, le protocole n’a pas changé. Le même protocole utilisé depuis le départ continue d’être utilisé pour la prise en charge des patients.


Dans le même temps, on voit que les cas importés augmentent, le chef de l’Etat en a même parlé en Conseil des ministres. Qu’est-ce qui explique cette recrudescence, malgré le filtre des tests à l’aéroport (Aibd) ?


Oui c’est vrai, mais on voit qu’il y a une recrudescence de la maladie en Europe et dans d’autres pays. Au niveau de l’aéroport, nous avons attiré l’attention et nous avons beaucoup travaillé pour que l’on mette en place des procédures à l’entrée du pays. Notre exigence était que toute personne, avant d’embarquer dans son avion, puisse avoir un test négatif. Mais on a constaté que beaucoup de personnes arrivaient à l’aéroport (Aibd-Aéroport international Blaise Diagne) sans avoir fait de test. Donc le test échouait à l’aéroport, et c’est ce qui a entraîné la hausse des cas importés ces derniers temps. Mais nous allons encore attirer l’attention des autorités, il y a une circulaire du ministère des Transports aériens qui a été signée et qui va donner plus de contraintes aux compagnies quant à l’embarquement vers le Sénégal de personnes n’ayant pas de test Covid négatif.


Cette nouvelle mesure impose aux passagers de présenter un test négatif datant de moins de 7 jours, pensez-vous que ce sera efficace pour juguler les cas importés ?


Oui c’est important, parce que la situation actuelle c’est que des personnes arrivent, nous leur faisons un test et il est positif. Alors que si la personne fait le test avant de venir, on est au moins sûr de pouvoir réduire les cas importés. Mais comme on le sait, c’est une maladie qui a une période d’incubation très relative. Au Sénégal, nous avons pris une période de 7 jours, qui peut évoluer dans le temps. Mais si on arrive à appliquer cette mesure de faire un test 7 jours avant d’arriver au Sénégal, cela permettra de pouvoir maîtriser ces importations de cas.


Et 7 jours après le Magal de Touba, connaît-on le nombre de cas qui en sont issus ?


Jusque-là, il n’y a pas eu d’explosion de cas. Il n’y a pas de cas particulier aussi bien dans Touba que dans les autres zones, et c’est remarquable. On est à plus d’une semaine après le Magal, donc nous sommes en train de passer la phase critique, parce que l’évaluation la première semaine est importante. Le risque de contamination est très élevé dans la première semaine, et beaucoup moins dans la deuxième semaine. On a bon espoir que d’ici à mercredi prochain, si tout se passe bien, on devrait avoir passé le cap du Magal.


Il n’y a donc pas de raison de craindre une nouvelle vague d’infections, peut-on dire que la situation est maîtrisée au Sénégal ?


Au vu des chiffres que nous avons, la situation reste très stable, avec une baisse continue des cas. Le Magal de Touba n’a pas influencé le nombre de cas. 


Huit (8) mois après les premières infections, vous attendiez-vous à avoir de tels résultats ?


Bien sûr on espérait cela même plus tôt. Depuis le début, toutes les équipes sont mobilisées, des décisions fortes ont été prises et les populations se sont engagées dans la lutte. Donc, c’est quand même normal que l’on commence à voir des résultats. Maintenant, l’épidémie n’est pas terminée, on voit ce qui se passe en France, en Allemagne et autres où apparaissent de nouvelles vagues d’infections, il y a encore des questions sans réponses avec cette épidémie. Il faudra garder la mobilisation et continuer à respecter les mesures barrières, pour pouvoir arriver à maîtriser l’épidémie dans le pays.


Ne craignez-vous pas que ce qui se passe en Europe se reproduise au Sénégal ?


Pour le moment, on ne peut rien dire. Comme je l’ai dit, il y a encore beaucoup de questions sans réponse, et nous devons faire preuve d’humilité. Pour le moment, ce scénario ne se dessine pas, mais nous continuons à être vigilants et à surveiller. Les équipes médicales restent sur le qui-vive. Nous n’avons pas le droit de dormir sur nos lauriers. Nous sommes obligés de garder la vigilance.


Il y a une épidémie de grippe qui fait des ravages actuellement, certains disent même que c’est une autre forme du Coronavirus, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?


Vous savez nous sommes dans une période de grippe en ce moment. Août-septembre-octobre, c’est une période de grippe au Sénégal, et ça n’a pas changé. La grippe a toujours existé au Sénégal. Le Coronavirus est une forme de grippe, donc pour nous, ce n’est pas surprenant. Mais nous avons un système de surveillance de la grippe dans le pays depuis toujours. Nous surveillons et ça ne nous inquiète pas pour le moment.


ADAMA DIENG

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Publié par

Namory BARRY

admin

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