N2 - Chérif Salif Sané, entraîneur Coton Sport : «Comme technicien, j’ai des ambitions»

Comment vous êtes-vous retrouvé sur le banc du Coton Sport de Tambacounda ?
Il faut savoir que je suis un ancien footballeur et que j’ai arrêté ma carrière professionnelle, suite à des blessures qui m'ont empêché de la poursuivre. Il fallait penser à une reconversion de joueur à entraîneur. J’ai alors débuté le coaching dans les Navétanes. Et à travers mes résultats, j’ai eu des sollicitations. J'ai été ainsi contacté par le président du Coton Sport avec comme intermédiaire coach Moustapha Seck qui a facilité les négociations. C’est comme ça que je me suis retrouvé sur le banc du Coton Sport. Et j'ai des ambitions, je compte encore travailler pour continuer ma formation pour avoir beaucoup plus d'expertise.

À 2 journées de la fin, le Coton Sport est 2ème de la poule A et la montée est assurée…
Le championnat n'est pas encore terminé, on a une avance substantielle qui nous permet d'être optimiste par rapport à la suite. L'objectif c’était la montée, ça n'a pas été facile, tous comptes faits. En début de saison, nous avons pu monter un groupe assez homogène avec de la discipline et de la rigueur dans le travail. C’est ce qui nous a permis aujourd'hui de jouer nos matchs dans de bonnes conditions. S'y ajoute le fait que les dirigeants ont toujours été présents. Je profite de l'occasion pour remercier le président pour la confiance qu'il a eu à accorder à ma modeste personne. Tamba aussi est une localité qui est un grenier, il y a des jeunes et talentueux footballeurs qui ont besoin d’être encadrés. Nous allons continuer à travailler, il reste deux journées et nous allons les jouer à fond.

Joueur, vous étiez promis à un bel avenir. Qu’est-ce qui vous a empêché de performer au plus haut niveau ?
Comme je l’ai dit tantôt, après mon passage au Casa Sports, j’étais parti en Turquie. Mais, malheureusement, des blessures répétitives m’ont obligé d’arrêter ma carrière de footballeur. Là, comme vous le savez, je suis devenu entraîneur de Coton Sports. J'ai été footballeur professionnel mais j'étais obligé d'écourter ma carrière à cause des blessures.

Vous êtes le premier joueur local à avoir été appelé en équipe nationale par Aliou Cissé. Quel souvenir en gardez-vous ?
Ça a été une excellente expérience parce que, jusqu’à présent, rares sont les joueurs locaux convoqués par Aliou (Cissé). Et j'ai eu la chance d'y être et de côtoyer des joueurs de haut niveau. Ce séjour en équipe nationale m’avait poussé à travailler encore davantage, avec plus d’ambition mais malheureusement... Je garde quand même de bons souvenirs de ce passage en équipe nationale, à l’époque on voyait rarement des joueurs locaux en sélection. J’étais content, fier de moi. Quand on est joueur et que la patrie fait appel à vous c’est un grand plaisir.

Comment trouvez-vous l’évolution du football local sénégalais ?
Je pense que le football local est en train de progresser petit à petit. En termes d'expertise et de techniciens, le Sénégal n'envie pas les pays qui sont aux alentours. Tant en quantité qu’en qualité, il y a des entraîneurs qui sont formés. Et s'y ajoutent les terrains synthétiques qui sont installés partout dans le pays et qui permettent aux entraîneurs de mieux travailler la technique et la vitesse dans le jeu.
Votre ancien club, le Casa Sports, vit des difficultés, cette saison.

Quel regard y portez-vous ?
Même si je suis les autres niveaux, je ne peux pas trop m'avancer par rapport à cette question car je suis trop préoccupé par mon club. J'ai vu que le Casa a timidement démarré le championnat mais je pense que depuis la phase retour il y a beaucoup d'amélioration. C’est un groupe qui semble avoir beaucoup plus de qualité. Mais je ne me fais pas trop de souci, je sais que le Casa va s'en sortir. Il y a de bons techniciens et Balla Djiba (ex-entraîneur de Génération Foot, ndlr) est venu renforcer le staff technique. Le président est assez conscient de la situation, les supporters sont toujours présents, je pense que les choses peuvent s’améliorer. Dans la vie d'un club, il y a des hauts et des bas. Il y a eu une phase un peu difficile mais d'ici à la fin du championnat, le Casa parviendra à assurer le maintien.

Jules Arame MBENGUE