Roi des arènes, Empereur des arènes et puis quoi encore ?

vendredi 26 juillet 2024 • 652 lectures • 0 commentaires

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Roi des arènes, Empereur des arènes et puis quoi encore ?

Ainsi donc, Balla Gaye 2 est depuis dimanche dernier Empereur des arènes. Le tout premier lutteur à avoir décroché ce titre, après avoir été il y a quelques années Roi des arènes, couronne qui a entretemps coiffé plusieurs têtes et qui est aujourd’hui détenue par Modou Lô.

Ce qui fait, ainsi que quelqu’un l’a si bien écrit ici même précédemment, deux «souverains» pour un même espace. Et pour quelle hiérarchie ? Dans une arène (des arènes ?) où la contestation est le passe-temps favoris des amateurs, on n’a certainement fini d’épiloguer sur la question. On se souvient que Tapha Tine avait refusé de reconnaitre Bombardier comme Roi pour avoir cogné et battu ce dernier lors de leur unique confrontation. Balla Gaye 2, nouvellement intronisé Empereur des arènes n’aurait peut-être pas tort de dénier le titre de Roi à Modou Lô qu’il a vaincu deux fois dont la dernière de manière humiliante. Et Eumeu Sène, peut-il raisonnablement reconnaitre comme Empereur des arènes Balla Gaye 2 qu’il a terrassé deux fois? La quadrature du cercle…


Surtout si un autre promoteur professionnel ou occasionnel, suffisamment liquide, cassait sa tirelire pour monter un combat (entre deux VIP ou même aspirants VIP, puisqu’à notre connaissance, absolument rien ne l’en empêche) avec pour enjeu le titre de Seigneur des arènes, de Pape des arènes, de Calife général des arènes ou de Monarque absolu des arènes. Des titres, il en fleurirait dans le milieu de la lutte et qui, officiellement, ne sont même pas reconnus par l’instance dirigeante, le CNG.


Un des anciens présidents de la structure, le Dr Alioune Sarr avait l’habitude de dire que «Seul Manga 2 a officiellement été sacré Roi des arènes». Car, c’était à l’issue de la seule compétition organisée, en 1984, avec ce titre-là et une certaine d’argent comme récompenses. Le CNP (comité national provisoire) alors dirigé par Mamadou Bèye avait voulu réunir les meilleurs lutteurs dans un tournoi, mais du fait d’un désaccord, avec une des écuries-phares d’alors, sur la catégorisation ou non des participants, l’affaire s’était finalement jouée entre Manga 2 et Mor Fadam, deux des lutteurs les plus en vue, pour avoir signé chacun 4 succès les mois précédents. Et c’est Manga 2 qui s’était imposé lors du deuxième face-à-face disputé un jeudi, la première confrontation disputée le dimanche précédent s’étant soldée par un match nul. Il avait même reçu un fanion aux couleurs nationales et la récompense financière de … 200 000 francs qui allait avec des mains du ministre de la Jeunesse et des Sports d’alors, François Bop venu exprès à l’arène pour l’occasion.


Pour ajouter à la surenchère, Manga 2 aurait pu ester en justice contre tous ceux qui ont mis en jeu ou usurpé «son» titre.


Il est souhaitable que, dans la foulée du début de «normalisation» de la discipline dont il a la charge – avec notamment ce contraignant timing imposé à l’organisateur du grand combat de dimanche dernier – le CNG siffle la fin de la récréation et arrête ce qui risque de devenir une spirale de manifestations dotées de titres qui ne veulent officiellement rien dire.


Surnoms loufoques
Et comme le milieu raffole de titres ronflants (souvenez-vous des «Chocs de titans» et autres «Combats du siècle») – autant que de surnoms plus loufoques les uns que les autres – le CNG pourra, comme son prédécesseur il y a 40 ans, initier un tournoi qui déterminerait le «champion», quelle que soit l’appellation. Il s’agira de convier les promoteurs de lutte et tout autre investisseur intéressés (puisque c’est aussi de business qu’il s’agit) qui mettraient leurs billes au prorata desquelles ils seront rétribués à l’issue des courses. Il faudra aussi déterminer, sur des bases objectives, les possibles protagonistes du tournoi et les barèmes de récompenses au terme de la compétition. Ensuite fixer les règles et le calendrier (après tirage au sort par exemple) sur une saison ou deux. 


Le vainqueur conserverait son bien pendant une période à déterminer et au bout de laquelle le titre serait remis en jeu, encore une fois avec les lutteurs les plus en vue du moment. Ce qui a l’avantage d’éviter que la … tête couronnée ait délibérément la possibilité de rester sur le trône aussi longtemps qu’il le souhaite, voire de choisir à sa guise ses challengers (de préférence, les plus abordables pour prolonger autant que possible son règne). Pour la petite histoire, le titre ainsi remporté par Manga 2 devait être remis en jeu tous les trois mois contre des adversaires proposés par le CNP. L’autre avantage, c’est que les amateurs de lutte auront plusieurs gros rendez-vous à honorer et non plus seulement un ou deux «combats du siècle» … par an.


Avec ces quelques suggestions et autres encore, même s’il n’aura pas pour autant exorcisé tous ses démons, ce «sport bien de chez nous» n’en sera que plus attractif. Et sa principale distinction n’en sera que plus facilement lisible et moins contestable.


B. Khalifa NDIAYE

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Publié par

Hubert Mbengue

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