Jaraaf - Assane Mbodji : «Je n’ai aucun regret par rapport à ma carrière»

Assane, après plusieurs saisons nous apprenons que vous avez raccroché les crampons. Comment est venue cette décision ?
C’est une décision mûrement réfléchie. Une décision que j’ai prise depuis des mois mais il fallait que j’en discute avec des personnes concernées d’abord. J’ai décidé de mettre fin à ma carrière de joueur, après plusieurs saisons. J’arrête le football.

Vous avez été freiné par une blessure. Pouvez-vous revenir sur la nature de cette blessure ?
C’était lors d’un match Jaraaf - Casa Sports en 2018 que j’ai pris un coup au genou. Depuis lors je traîne cette blessure qui peine à guérir. Je me suis dit qu’il valait mieux vaut arrêter et se concentrer sur autre chose.

Comment évaluez-vous carrière de footballeur essentiellement passée entre Dakar Sacré-Cœur et le Jaraaf ?
Positivement. Car j’ai accompli beaucoup de choses. J’ai gagné des trophées majeurs aussi en club, j’ai gagné la Ligue 1, la Coupe du Sénégal et d’autres consécrations collectives. Je suis également international sénégalais et j’ai gagné un trophée avec l’équipe nationale locale du Sénégal (la WAFU Cup, ndlr). Je pense que c’est une carrière couronnée de bonnes choses, j’ai connu des hauts et des bas, j’ai triomphé. Ce n’est pas donné à tout le monde. Ma carrière est une fierté pour moi.

Quel est le moment qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?
Ce sont les compétitions avec l’équipe locale et la Coupe d’Afrique des clubs avec le Jaraaf. La saison 2018, nous avons réussi à mettre la barre très haut, nous avons battu des records. De beaux moments en sélection et en club qui m’ont effectivement marqué.

Vous pouvez nous raconter une anecdote avec DSC, le Jaraaf ou l’équipe nationale ?
Peut-être avec Dakar Sacré-Cœur. Une fois, il y avait des Italiens qui étaient venus nous voir pour une détection. On nous avait retenu, Moustapha Name un autre joueur et moi. Mais il n’y a pas eu de suite. Notre déplacement avec le Jaraaf au Maroc face à RS Berkane aussi m’a marqué. Je ne peux pas l’oublier.

Vous avez connu différents entraîneurs à DSC et au Jaraaf. Quelles étaient vos relations avec eux ?
J’ai toujours eu de très bonnes relations avec les entraîneurs que j’ai eus durant ma carrière. Notamment les défunts Alassane Dia et Lamine Sarr, paix à leurs âmes. Il y a aussi Bruno Ferry, Moustapha Seck, Serigne Saliou Dia,  Malick Daff, Youssou Dabo, Cheikh Guèye. Tout s’est bien passé avec eux. Ce sont de bons techniciens, des entraîneurs qui m’ont montré de l’estime. Et j’ai appris énormément de choses à leurs côtés.  Sans oublier aussi le directeur technique de Dakar Sacré-Cœur, Boucounta Cissé.

N’avez-vous pas des regrets par rapport à votre carrière ?
Non, je n’ai aucun regret par rapport à ma carrière, je ne suis pas découragé non plus. J’aime toujours le football, personne ne m’a fait de mal. C’est juste que j'ai subi des blessures et je ne veux plus en subir. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’arrêter.

Pouvez-vous revenir sur votre passage au club norvégien de Sogndal. Pourquoi vous n’avez pas réussi à signer ?
Comme je l’ai dit j’avais confiance à 100% que j’allais passer les tests avec succès et j'étais super bien sur le terrain. Mais Dieu l’a voulu autrement.

Mentalement, tout cela ne vous a-t-il pas affecté ?
Non, cela ne m’a pas affecté. Au contraire, cela m’a poussé à encore travailler et à aller de l’avant. Après, c’est le football, j'aurais aimé que cela se passe autrement mais on ne décide pas de notre destin. Mentalement non, rien ne m'a affecté. Pour dire vrai, à part les blessures, je n’ai jamais douté de mon potentiel ou éprouvé des problèmes.

De 2020 à 2024, vous avez traîné des blessures. Quelle a été la responsabilité du Jaraaf par rapport à vos soins médicaux ?
Pour mes blessures, le président Cheikh Ahmed Tidiane Seck, que je salue au passage, a pris toutes ses responsabilités notamment pour mes deux interventions chirurgicales. Rien à dire.
Pour votre reconversion, songez-vous à une carrière d’entraîneur ?
Je suis en réflexion sur ce que je vais faire après. Être entraîneur, peut-être oui, c’est un métier passionnant et j’aime le football. 

Sur les réseaux sociaux, de nombreux observateurs magnifient votre parcours. Comment appréciez-vous ces marques de sympathie ?
Ces commentaires de personnes que je ne connais pas parfois, c’est une fierté. Ce sont des témoignages de gens qui apprécient le footballeur. C’est également vraiment touchant de voir les messages de mes anciens coéquipiers, mes anciens entraîneurs et des supporters. Je remercie tout le peuple sénégalais. J’en suis très reconnaissant. Merci encore une fois. On se reverra bientôt.

Jules Arame MBENGUE