Chrono : L’étrange destin de Vahid

samedi 13 août 2022 • 3980 lectures • 1 commentaires

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Chrono : L’étrange destin de Vahid

Les moins jeunes parmi ceux qui lisent ces lignes se sont sans doute délectés de la lecture de L’Etrange destin de Wangrin, œuvre remarquable d’Amadou Hampâté Bâ (1901-1995). L’écrivain et ethnologue malien y romance les aventures (et déboires) d'un de ses amis, qui se fraie le chemin de la fortune, dans l'Afrique Occidentale française des années 1930.

Aujourd’hui, plusieurs années après Wangrin, loin de la fiction et sur un autre terrain (de football celui-là), un autre personnage vit un bien étrange destin. Il s’agit du Bosniaque Vahid Halilhodzic. L’ancien attaquant à succès du FC Nantes et du Paris SG reconverti technicien vient d’être viré de son poste de sélectionneur des Lions de l’Atlas du Maroc. 


Coach Vahid, pour reprendre une partie de l’intitulé de l’ouvrage que lui ont consacré Laurent Jaoui et Lionel Rosso (Coach Vahid, une vie comme un roman, 2006, Calmann-Levy), ne conduira donc pas la sélection du Royaume chérifien à «la première Coupe du monde en terre arabe et musulmane» prévue en novembre-décembre prochain au Qatar. Et ce n’est pas la première ni même la deuxième fois que pareille mésaventure lui arrive.


En effet, avant le Maroc, Vahid a été viré par deux autres pays qu’il avait pourtant qualifiés à la Coupe du monde. La Côte d'Ivoire en 2010 puis le Japon en 2018 l’avaient limogé à quelques mois des rendez-vous en Afrique du Sud et en Russie. À moins qu’il ne trouve un banc pour Qatar 2022, pour quatre qualifications réussies, le technicien bosniaque n’aura pris part qu’à une seule Coupe du monde, celle de 2014 au Brésil où il a mené les Fennecs d’Algérie en 8èmes de finale.


Une histoire de communiqué


À 70 ans, le Bosniaque, réputé rigoureux et droit dans ses bottes, est donc viré une troisième fois. Le communiqué de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) scellant son départ indique qu’«en raison des divergences de points de vue (…), les deux parties ont convenu de se séparer à l’amiable». Une explication laconique qui pourrait cacher des raisons plus prégnantes ayant rapport par exemple au cas du joueur Hakim Ziyech, l’une des stars des Lions de l’Atlas qui a décidé de ne plus revenir en sélection tant que Halilhodzic sera sur le banc.


Le communiqué de la FRMF n’édifie sans doute pas l’opinion sur la quintessence de la divergence avec Vahid Halilhodzic ayant conduit à son départ mais il a le mérite d’avoir été servi au landerneau du football. C’est mieux, par exemple, qu’au Sénégal où l’absence du représentant du football national en Coupe de la CAF demeure une grande nébuleuse. Le Jaraaf, indiqué comme devant prendre part à cette compétition, ne figure nulle part dans le tirage effectué mardi par la faitière du football continental.


Et depuis lors, personne ne sait ce qui explique l’absence du Jaraaf, pourtant officiellement désigné par la personne morale du football national, Me Augustin Senghor lui-même, et qui était même en train de se préparer à ces joutes africaines dont il avait atteint les quarts de la finale lors de sa dernière participation en 2020-2021. C’est l’omerta totale. Autant du côté des dirigeants du club de la Médina que de celui des responsables de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Ainsi vogue la galère du football local, pensionnaire de la D2 africaine (pour reprendre la formule du doyen Abdoulaye Diaw) et qui file droit vers la D3…


HM

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Publié par

Hubert Mbengue

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