Lutte et foot : Birame Souleye Diop crée la polémique

vendredi 12 avril 2024 • 422 lectures • 0 commentaires

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Lutte et foot : Birame Souleye Diop crée la polémique

Il n’est pas ministre des Sports. Mais Birame Souleye Diop a jeté l’émoi chez les sportifs, notamment dans le landerneau de la lutte et du football. Pour cause, le ministre de l'Énergie, du Pétrole et des Mines a déclaré qu’il ne fallait pas compter sur le nouveau Gouvernement pour parrainer les combats de lutte ou les matches de football.

Une nouvelle fois ses propos défraient la chronique. Il y a quelques mois, en juillet 2023 précisément, une sortie verbale lui avait valu d’être interpellé par Dame Justice. «J'avertis les prochains candidats de l'APR (alors parti présidentiel) : évitez de manger chez lui, évitez de boire son eau, il est capable de vous empoisonner et de dire 'Comme nous n'avons plus de candidat, je reviens.' Et de le faire à la Ouattara. Prenez garde», avait-il déclaré, avant de présenter ses excuses dans une vidéo. 


«Parrainage n’est pas mécénat !»
Cette fois-ci, ses propos sont d’une portée moins virulente mais ils ont eu le don de jeter l’émoi dans le monde sportif. «Je le dis ici, dans ce Gouvernement, nous ne parrainerons ni combat de lutte, ni match de foot…», a dit, en wolof, le ministre de l'Énergie, du Pétrole et des Mines à sa sortie de la mosquée, juste à la fin de la prière de l’Eid El Fitr, avant-hier mercredi. «Quiconque fait de moi le parrain d’un combat de lutte ou d’un baptême, gâche son événement», avait-il ajouté.


Le landerneau sportif sénégalais a presque unanimement dénoncé cette sortie de Birame Souleye Diop, l’une des figures de proue du nouveau régime. Une vraie levée de boucliers. «On ne vous demande pas de parrainer la lutte ou le foot, on attend de vous que vous mettiez les conditions pour qu’ils s’en passent. Vous souhaitant d’y parvenir», s’insurge Charles Faye, journaliste au Groupe Futurs Médias. «Afin que nul n’en ignore, le parrainage, ou sponsoring, consiste pour une entreprise à soutenir financièrement un événement, une personne, un produit ou une organisation, dans un but publicitaire. Parrainage n’est pas mécénat !», s’exclame l’ancien journaliste sportif aujourd’hui chroniqueur à Jakarloo bi, l’une des émissions les plus suivies de l’espace médiatique national.


Dans la même veine, Ass Mamoune Sèye, dirigeant à l’ASC Jaraaf de Dakar, lance : «Quel mépris et quelle mauvaise connaissance du sport et de la jeunesse ! Les lignes budgétaires sont nettement claires dans les nomenclatures des collectivités et même de l’État. L’appui à ces manifestations peut certes être mieux réorienté et redéfini mais la naissance d’une nouvelle vision de la dimension sport doit être comprise, pour une meilleure insertion. Il ne peut pas dans l’euphorie adresser une aussi surprenante déclaration inadaptée au contexte de Korité. Première fausse note».


La RSE comme panacée ?
Abdoulaye Bar Diouf, agent de joueurs sénégalais établi en Italie, surfe sur la même vague de la dénonciation. «La finale de la Coupe du Sénégal ne sera-t-elle plus parrainée par le président de la République ?», s’interroge-t-il d’entrée. Et d’embrayer : «Je suis de tout cœur avec les dirigeants de nos clubs qui font des cadres ou responsables de leurs localités les parrains de leurs matches officiels, pour amortir les dépenses. Les dirigeants de nos clubs sont en train de jouer leur partition dans l'emploi des jeunes au Sénégal dont plusieurs sont devenus professionnels en Europe, en Asie, aux USA... Ces footballeurs en retour investissent et créent des emplois au Sénégal. Le ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Culture (Khady Diène Gaye) a été offensé par son collègue ministre (Birame Souleye Diop)».


Pour sa part, Aliou Fall est plus «conciliant». Dans une lettre ouverte adressée au ministre Birame Souleye Diop, ce dirigeant sportif diourbellois lui tend une perche, l’invitant à inciter les entreprises à soutenir le sport. «La responsabilité sociétale d'entreprise (RSE) offre une opportunité intéressante dans ce contexte. (…) En tant que ministre, vous avez le pouvoir et la responsabilité de faciliter ces partenariats entre le secteur privé et le monde du sport. En mettant en place des incitations fiscales ou des programmes de subvention, vous pouvez encourager les entreprises à investir davantage dans des initiatives sportives à impact social positif», écrit notamment M. Fall.


Amuyakaar NDÒOY

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Publié par

Hubert Mbengue

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